dimanche 31 mai 2009

Il était une fois un collectif p.t. 1


Connaissez-vous Atach Tatuq? Surement. On n'arrête pas de m'en parler. Au début quand je faisais des entrevues pour de projets personnels, c'était la question qui revenait tout le temps: pis qu'est-ce qui se passe avec Atach Tatuq? Après deux-trois réponses du genre; je veux pas parler de ça, on m'a foutu la paix...

Je suis dans un mood hip-hop ces temps-ci et à la recherche d'un lectorat (!), donc je me suis dit que léger historique vu de l'intérieur pourrait intéresser certaines personnes.

Je me rapelle quand j'ai rencontré Rass (aka Virus). C'était à la fin de l'été 96 au cégep de Brébeuf. J'avais des amis qui y allaient et j'étais aller chiller un après-midi avant que ma session commence de mon côté. Rass avait des amis communs avec les miens et dû à des histoires de drogues, il allait commencer une session au Cégep Maisonneuve (où j'allais). On a cliquer tout de suite et quand je lui ai dit que j'écrivais des textes de rap, il a voulu embarquer avec moi. On a donc décidé de former un groupe. J'avais des amis à l'époque qui faisait aussi leurs trucs de leur côté. Mon ami Awen, qui m'a initié au rap français, était dans un groupe appelé Hoparleurs et on a fait quelques petites soirées d'échanges mais on était un peu intimidé...

À Maisonneuve j'ai commencé une émission de radio de rap français avec Rass et Karim, appelé Eskwad Taktik (quel nom b.s., le pire c'est qu'il y a encore du monde aujourd'hui qui nomme leur projet avec des noms aussi b.s.). Au fil des fumeries dans le jardin intérieur et au vivoir, notre petit groupe a pris forme. Il y avait moi, Rass, Karim, Egypto et l'Intrus. On se voyait à tous les jours pour fumer et notre amour du hip-hop nous a permis de nous associer. Sauf que, outre Rass et moi, les autres n'étaient pas sérieux; ils n'écrivaient que très peu de rhymes, aimaient mieux faire du graff que rapper...nous on était du genre à prendre des cassettes d'instrus et emprunter un karaoké au service étudiant pour s'enfermer dans une classe ou à l'auditorium.

Naturellement, le crew de graff à pris de l'ampleur. Sous la dénomination de D.A. (délinquent artists), le cégep Maisonneuve s'est fait beurré de tags pas très beau et à servi de murs brouillons...D.A. c'était: Tamèr (Égypto), Faze 2 (l'Intrus), Sober (Karim), Sage (Malick, le frère de l'autre), Seifo, Wedz et Eight (Casco). J'en oublie surement. D.A. est resté par contre et s'est développé en un crew de graff très actif qui a vu naître de sacré writers (dont Scan). Mais à un moment donné, les rôles se sont inversés et le rap a pris le dessus, je dirais en 97.

Quand j'ai finalement déménagé en appartement (en 97), j'avais emménagé dans un bloc abandonné sur la rue Masson au coin de la 7e avenue. J'ai acheté un karaoké et on a pratiqué, s'enregistrant sur des cassettes. Quand on a commencé à devenir un groupe sérieux, on s'est dit qu'il nous fallait absolument un DJ. Un groupe de rap sans DJ n'étant pas un groupe de rap. S'ensuivit la rencontre de DJ Nabi (maintenant Naes) par l'intermédiaire d'Égypto. C'est lui qui nous filait des cassettes d'instrus pour rapper dessus. À l'époque , il y avait un show de radio que tout le monde écoutait JahTak, à la radio communautaire. Cédric Morgan, l'animateur organisait des shows annuels avec le crew Akadémia, mettant en vedette les artistes de la scène locale nommé «2 hot 2 handle». Ils avaient même sortis un mixtape avec la cuvée 96, qui m'a fait décourir Yvon Krevé. Il y avait déjà quelques groupes établis à l'époque; Sans Pression, Muzion, Shades of Culture, Cerveau et Rdpizeurs, L'Extremiste Zen, Dame de Pique, X-Hordes, O.S.I.R.I.S., P.P.T....Durant cette même période, je crois que la majorité de la scène s'est vue prise par surprise avec la sortie de l'album de Dubmatique, suivit de près par celui de la Gamique, LMDS et La Constellation....On prônait un français international, allant à l'encontre de la leçon que nous avait pourtant donné KcLmnop...Naturellement, plusieurs se sont révoltés contre ces sorties commerciales, nous y compris. C'est dans cette période qu'a vu le jour Traumaturges, composé de Virus, l'Intrus, Égypto Boz, Khyro et DJ Nabi. Plus tard, notre beatmaker officiel fut 1-2 d'pique mais pas tout de suite.

Pour faire du rap comme on l'entendait, il nous fallait des beats comme on les entendait. Malick, en 98, a pris ses économies pour enregistrer une compilation de rap montréalais intitulée «Ça tape trô pour les faux». Il a loué un studio et acheté des beats a un artiste underground très ouvert: Fang. Sur cette compile on retrouvait : O.S.I.R.IS., Rdpizeurs feat Sans Pression, South Squad, Don Camilo, Hoparleurs, Jayhar the big fella, Fang et Traumaturges feat Ravette. Rass s'envoulait d'avoir déménagé à Vancouver à cette époque et n'a pu prendre part à cette compile. Notre track, intitulé «Les moutons dans l'pré» était un diss track «avant-gardiste» utilisant le concept de la merde pour qualifier ce qui se faisait à l'époque. Par la suite , on s'est fait inviter au 2hot 2handle et il nous fallait un autre beat. Le concept était simple: pleins de groupes, 1 toune chacun. On est donc allé chez Fang pour faire un beat avec lui, c'était le beat qu'on entendait tous dans notre tête, «avec des violons», qui a donné le track «Suce mon index». On a pratiqué pendant des semaines, on a même fait une genre de chorégraphie et je peux affirmer qu'on a rock le shit. Parceque le beat bûchait et qu'il semblait étrangement plus fort que les autres.

à suivre...

1 commentaire:

  1. Merci!
    C'est vraiment intéressant, j'ai hâte à la 3e partie.

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