samedi 5 janvier 2013

TOP 2012



Et voilà. Top 20 du Khyroscope pour cette année 2012.Il devient de plus en plus difficile de tenir le coup et suivre le rythme effréné des sorties d'albums. Voici cependant ceux qui ont laissé une trace sur l'année qui vient de passer. Travail déchirant que de faire un telle sélection, qui omet tous les disques que je n'ai pas écouté/acheté et ceux que j'ai écouté énormément mais qui sont un peu plus anciens. Cela dit, je vous invite à consulter d'autres tops, légèrement différents sur le site d'Émoragei et sur le Grand Recueil de la Bonne Musique de Guindon. Vous remarquerez des différences, en effet; c'est un des petits plaisirs de la vie que je me garde.


1- Pelt: "Effigy" (Mie Music)

Un album que j'attendais avec impatience. Je croyais que la mort de Jack Rose allait réduire au silence ses acolytes de Pelt mais ceux-ci ont tenu tête au destin. Certes, la guitare de Rose manque à l'appel mais Nathan Bowles, Patrick Best, Mikel Dimmick et Mike Gangloff s'en tirent très bien. Ils ont produit un album très proche des expérimentations de drones acoustiques des albums plus difficiles du groupe à l'exception d'un seul titre; "Wings of Dirt" (en écoute), qui est plus près du travail des Black Twig Pickers. Soulignons le superbe visuel et le souci du travail bien fait pour le label anglais Mie.



2- Al-Doum & The Faryds: "Positive Force" (Black Sweat Records)

Définitivement mon album de free-jazz/psychédélique de l'année et probablement le seul... Al-Doum & The Faryds sont six milanais qui ont réussi à créer un pendant contemporain au free-jazz spirituel des années 60-70, tout en lui donnant une touche "alter-mondialiste". Un disque touffu et foisonnant qui nous invite à explorer cette forêt vierge de l'inconscient.



3- Swans : "The Seer" (Young God Records)
Sur "The Seer", Michael Gira est au sommet de sa forme, autant au niveau des paroles que pour la musique. Un disque sombre et lourd qui explore les recoins calcinés de nos fantasmes. Gira continue à susciter mon admiration dans les paris qu'il ose prendre face à l'industrie de la musique. Une vinyle triple, une chanson de plus de 30 minutes... Hors de question de prendre le chemin facile. C'est Gira qui conduit l'auto et il sait où il se dirige. Ceux qui se plaignent sur la banquette arrière n'ont qu'à débarquer.




4- Eric Chenaux : "Guitar & Voice" (Constellation)

La dernière fois que j'ai vu Éric Chenaux en concert, il m'avait épaté. J'étais en admiration devant sa maîtrise de la guitare et de l'utilisation de ses pédales d'effets. Je me suis dit à ce moment que ce musicien est en train de tracer sa propre voie, ce qui fait de lui un artiste à part, hors du commun. Tout est dans le titre. S'il continue de cette façon, Chenaux deviendra une figure incontournable de la musique expérimentale.



5- Pengo: "Resurrection Wars" (Los Discos Enfantasmes)
En premier car il s'agit d'un de mes groupes préférés. Ensuite car c'est sorti en cassette double sur la superbe étiquette montréalaise Los Discos Enfantasmes. Le trio derrière Pengo est au sommet de son art folk/noise et reste quand même accessible. Une belle porte d'entrée dans leur univers et j'ai adoré les incursions en territoire free-jazz, peut-être en raison de la collaboration de certains membres avec le saxophoniste Arthur Doyle dans son Electro-Acoustic Ensemble.




6- The Chora(s)san Time-Court Mirage: "Live at The Grimm Museum Vol.1" (Important)

Le plus fabuleux raga (bon, pas tout à fait un raga...) que j'ai entendu cette année. Retour en forme de cette grande dame du minimalisme qu'est Christer C. Hennix. Une longue pièce qui dure près d'une heure, totalement immersif. Le groupe qu'elle a constitué autour d'elle sied parfaitement à sa musique, en particulier la présence d'Amélia Cuni au chant.



7- Shalabi Effect: "Feign To Delight Gaiety Of Gods" (Annihaya Records)

Je considère Shalabi Effect comme un des plus grand groupe de musique expérimentale montréalais. Ce nouvel album est donc un incontournable de cette scène qui peine à se nourrir . Malheureusement, très peu de gens parleront de ce nouveau disque car il est paru sur l'étiquette libanaise Annihaya et, par le fait même, il est donc très difficile de se le procurer. Un album double incroyable, qui sait faire preuve d'humour et en même temps porter une critique. Plusieurs collaborateurs accompagnent le quatuor de Sam Shalabi, Will Eizlini, Alexandre St-Onge et Anthony Seck on retient particulièrement la présence du drummer free-jazz John Heward et Jason Sharp au saxophone, omniprésent.



8- Bliscappen Van Maria: "Bliscepen" (Fourth Dimension Records)

Obscur groupe suisse qui demande à rester dans l'ombre, cependant je ne leur laisserais pas cette chance. Un disque lourd, saturé en distorsion mais vraiment envoûtant.



9- Drainolith : "Fighting!" (Spectrum Spools)

C'est une bonne chose qu'Alex Moskos, après le dénouement de Aids Wolf, se soit lancé dans ses propres projets. Alors que les débuts de Drainolith étaient plus près du noise, "Fighting!" explore une dimension vocale très présente et des rythmes plus structurés. Un genre de blues post-apocalyptique du 22e siècle.



10- El-G: "Mil Pluton" (Hundebiss Records)

J'avais détesté EL-G dans es collaborations avec Ghedalia Tazartès. Mais je dois dire qu'il y a quelque chose d'accrocheur dans son nouveau disque qui me pousse à y revenir continuellement. J'ai hésité longuement avant d'acheter l'album mais ne le regrette aucunement. Ses beats psychédéliques adoucissent les moeurs et les collaborateurs sur le disque restent très homogènes.


11- Man Fron The South: "Koblenz" (Quadrofoon)

Je n'ai pas assez d'éloges pour Man From The South. L'artiste à une belle plume, des mélodies accrocheuses, un fingerpicking clair et une dose ajustée d'expérimentations. Pour les amateurs de folk mélancolique.



12- Golden Cup: "Vagabond" (Blackest Rainbow)


Exubérance, rythme, teinte de free-jazz et de rock. Même la flûte n'est pas déplacée.



13- Oren Ambarchi: "Sagittarian Domain" (Editions Mego)

Étrangement, Oren Ambarchi est plus connu pour son jeu de guitare et ces expérimentations acoustiques (voir 14). Sur cet album, la guitare est presque absente et il a composé un de ses disques les plus accessibles. Une très belle réussite.



14- Alan Lamb/Garry Bradbury/David Burraston/Oren Ambarchi/Robin Fox: "Wired Open Day 2009 (Taiga Records)

Un excellent disque de drones, enregistrées en plein air. Je n'étais pas sûr au départ mais au final je me suis vu enchevêtré dans les fils invisibles qui tissaient le ciel.



15- V/A: "Personal Space: electronic soul 1974-1984" (Chocolate Industries)
C'est très rare que j'écoute des compilations, encore plus rare qu'elles se retrouvent dans une liste de fin d'année. Mais il y a quelque chose dans cette collection de chansons qui résonne probablement avec mon passé de rappeur, que ce soit les beats primitifs, la facture sonore... Une mine d'or pour qui aime échantillonner, mais certains sont déjà surement passés par là.


16- Joey Badass: "1999" (self-released)

Seul et unique album, de rap dans mon top cette année... Ni El-P, ni Aesop Rock ou Kendrick Lamar ne sont parvenus à me redonner le goût d'en manqer comme à l'époque. Je me contente encore de mes vieux albums... de 1999-2000...."They say hard work pays off, well tell the based god don't quit his day job"



17- Charlemagne Palestine & Janek Shaeffer: "Day of the Demons" ( Desire Path Recordings)

Obscur album sorti sur un label tout aussi inconnu qu'intrigant. La présence de Charlemagne Palestine est une valeur sûre pour les amateurs de minimalisme. Un disque sombre, atmosphérique, qui semble avoir passé inaperçu. Dommage, car il s'agit probablement d'une des meilleures collaborations de l'année.


18- American Cloud Songs: "Aum" (Dais Records)


J'ai parlé de ce disque sur ce blog. Une autre belle découverte que j'ai fait cette année. Le mélange de free-jazz, folk et raga indien est très réussi. On oublie rapidement les comparaisons avec Daniel Higgs quand on se perd dans les compositions plus léchées de Robert Ryan.


19- Koi Pond: "So Higher" (Sonic Meditations)

Des beats exubérants, lourds et des guitares asphyxiantes. Ce disque est paru sur l'étiquette de Justin Wright (Expo 70), les amateurs de ce style musique y verront une certaine similarité, dans l'esprit surtout. Koi Pond étant beaucoup plus percussifs par moments.




20- L'Ocelle Mare: "Serpentement" (Les Potagers Natures/Bimbo Tower/Ouse Records)

Je me suis lancé dans la discographie de Thomas Bonvalet cette année, surtout pour découvrir son projet l'Ocelle Mare. Ce plus récent album est la première sortie vinyle de ce projet et il le mérite amplement. Un autre artiste à surveiller, qui trace son propre chemin et qui se démarque de ses pairs. Un disque très expérimental, mais tout même marqué par la rythmique. Sorte de tatouage permanent qui rend les albums de l'Ocelle Mare encore plus particuliers.



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