dimanche 14 février 2010
Bird Show Band (Amish, 2010)
Ben Vida est membre du groupe Town & Country, un groupe que j'aime beaucoup, où se mêle folk, musique classique contemporain, minimalisme, improvisation et musique orientale (sur «Up above»). Bref un beau mélange hypnotisant. Par la suite, Vida a tenu un projet solo du nom Bird Show. Trois albums plus tard, tous très intéressant, sa plus récente sortie est sous le nom Bird Show Band, suite logique de ce qu'il avait commencé sur le dernier disque où Vida avait collaboré entre autres avec le percussioniste free-jazz Michael Zerang (de la scène de Chicago). Pour le Bird Show Band, il est allé chercher l'aide de d'autres musiciens issus cette même scène free-jazz/post-rock de Chicago soit son collègue de T. & C. Josh Abrams à la basse (contrebasse?), John Herndon de Tortoise aux drums et Jim Baker claviériste dans le Vandermark 5.
Sur ce disque, Ben Vida joue du synthétiseur, un Moog Voyager plus précisément et Jim Baker un Arp 2600. Ce qui vient donner une teinte analogique rétro à l'ensemble. On a donc droit à un disque où se côtoient free-jazz et post-rock, un peu comme le Chicago Underground Duo (ou trio) ou même Isotope 217. Les pièces varient entre des quatuor, des quintets et des pièces solo Vida, plus planantes que les autres. C'est un disque très intéressant où cependant, l'esthétique jazz domine un peu trop.
Je me suis souvent plaint du manque d'utilisation de synthés analogiques dans le free-jazz. Outre Sun Ra, très peu s'y sont aventurés. Certains disques de collaboration entre des musiciens jazz et des claviéristes électroniques ont vu le jour dans les années soixante-dix, produisant une musique inspirée, différente mais pas tellement concluante. On retiendra le disque de Joe McPhee et John Snyder «Pieces of Light», ainsi que celui de Don Cherry avec John Appleton «Human Music». Une écoute que j'ai cependant trouvée très inspirante est le jeu de Keith Jarrett sur les Cellar Door Sessions de Miles Davis, qui est tout simplement époustoufflant au Rhodes.
On a donc ici une réponse à ce qui me manquait. Mais c'était avant que je découvre la Kosmische Musik allemande et la vague underground française. Je m'explique, ce que j'ai rouvé excitant chez plusieurs de ces groupes, français en particulier, c'est qu'après des longs passages planants, plus ou moins free, surgit souvent un break rythmé avec des passages de synthés plus mélodiques/rythmiques qui viennent surprendre l'auditeur et lui permettent de passer un bref moment en terrain connnu. Ce moment à quelquechose de particulier. Lorsqu'on écoute un disque dans sa totalité (ce qu'on devrait TOUJOURS faire), la magie et la chimie du mix de l'album, de l'ordre des pièces s'opère réellement, si ceux qui l'ont fait avaient ce souci en tête. Ce ne sont pas que des morceaux raboutés les uns à la suite des autres, il y a un ordre, une logique, un mouvement. L'auditeur qui se laisse prendre, peut profiter pleinement de la force d'un enregistrement et c'est ce que je remarque de très bien réussi (et planifié) dans cette musique des années 70.
Dans ce contexte donc, naît l'excitation, la suprise. J'imagine que cette excitation ressemble à celle des premier b-boys qui s'élançaient seulement sur les breaks. Mais voilà, quand un disque est constitué que de moments du genre... c'est un peu moins excitant.
Quand même, je suis un de ceux qui a très hâte de voir Bird Show en spectacle lors du festival Under the Snow, à la Casa del Popolo jeudi le 11 mars (avec Mountains)
Je suis surpris de voir ce disque sorti sur Amish plutôt que sur Kranky ou Thrill Jockey... Amish est un peu plus underground et a offert des perles de musiques avec Hall Of Fame, PG Six et Theo Angell. À découvrir par la même occasion.
S'abonner à :
Publier des commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Publier un commentaire