lundi 8 février 2010

Burning Star Core: «Inside the Shadow» (Hospital records)



J'ai connu Burning Star Core par son disque «Mes Soldats Stupides», une espèce d'anthologie d'enregistrements datés entre 1996 et 2004. Depuis ce disque, C.Spencer Yeh a fait du chemin. Très peu connu au moment de sa sortie, il par la suite collaboré avec le saxophoniste Paul Flaherty, le drummer Chris Corsano,a sortie une pléthore d'albums, fait des shows à travers le monde et est devenu la rock star/ poster boy du noise...

Ce nouveau disque est en faut la réédition d'un cd-r paru en 2005 en édition limitée. Ça s'éloigne un peu de ce que je connaissais de Burning Star Core, soit des improvisations viscérales en contexte de free-jazz et des élucubrations gutturales. Le son du violon (celui-ci est violoniste...) est ici mis de l'avant et permet d'entrer dans un univers un peu plus accessible de Burning Star Core; soit un monde méditatif, induit par le drone et ouvert aux voyages astraux. La pochette de l'album est évocatrice à ce sujet; un serpent (cobra) émergeant de la région sexuelle d'un homme sans visage.

Référence explicite à Kundalini? Ce serpent logé dans le sacrum que certaines pratiques tantriques permettent de réveiller? On associe beaucoup le serpent Kundalini à l'énergie sexuelle, ou une forme d'énergie sexuelle. Un ami m'a déjà raconté une expérience personelle avec Kundalini lors d'un voyage en Inde. Il cherchait activement un Ashram ou un maître, lorsqu'il est tombé sur un Sadhu par pur hasard. Ce Sadhu était en fait voué à Hanuman le dieu singe. Je ne m'y connais pas suffisamment pour savoir si Hanuman est lié d'une quelconque façon avec la Kundalini. Toujours est-il que ce Sadhu est embarqué dans un taxi avec mon ami et que, dans le taxi, il s'est penché vers mon ami comme pour lui administrer une fellation. Il a repoussé ses avances, mais ceci a eu pour effet de le surprendre dans son hétérosexualité. Il m'a affirmé cependant qu'à ce moment, il a ressenti quelquechose de très intense s'élever à l'intérieur de son corps, comparable à une sensation de chaleur mais différent. Il dit qu'il n'a jamais expérimenté quelquechose de similaire. Les détracteurs pourront dire qu'il a expérimenté sa propre homosexualité...et c'est bien possible, l'histoire n'en dit pas plus.

On entre donc ici vraiment dans le trip drone psychédélique, mais avec un peu de retard lorsqu'on le découvre aujourd'hui. Cependant, en se disant que ce disque est sorti il y a cinq ans, on peut peut-être plus l'apprécier. Mais j'ai beau essayé de l'écouter dans des contextes différents, rien. Pas d'émotions particulières, pas de chaleur, pas de serpent...C'est un album court, trois pièces, trente minutes qui manque un peu de magie. Le premier morceau est un long drone mélodique au violon, accompagné de clochettes et de cliquetis métalliques, très près des premiers albums de Six Organs of Admittance. S'ensuit une autre belle pièce, dont le jeu de violon me fait penser énormément à celui de Henry Flynt sur l'acide (voir «Purified by Fire»). Finalement, une autre pièce de drones, un peu plus agressives, avec un son plus distortionné, plus près d'un truc noise lorsque écouté à haut volume.

Ce n'est pas un mauvais disque, c'est très bon même. Mais devait-on vraiement le rééditer, ou n'aurait-il pas mieux fallu le laisser tel quel; édition limitée, rare, le rendant ainsi spécial pour celui qui le possède?

Aucun commentaire:

Publier un commentaire