mardi 26 janvier 2010
Richard Skelton «Landings» (Type, 2009)
Il y a de ces albums qui arrivent au bon moment. La conjoncture des planètes fait en sorte qu'une trame sonore à notre vie apparaît quand on s'y attend le moins. D'ailleurs, l'effet de surprise semble indisociable de ces moments où, assis dans un café, dans le métro, en marchant dans la rue, tout entre en relation, tout s'illumine et tout fait désormais sens.
J'étais assis tranquille en train de prendre un café au coin de ma rue, fixant un coin d'immeuble par la fenêtre, me laissant imprégner par le temps gris, la chute silencieuse de la neige, que j'ai été frappé. Ça c'est fait assez brusquement. Dans cet intant je me suis oublié et prit conscience d'autre chose... mes préoccupations passagères se sont dissipées d'elle-mêmes, me laissant contempler un réalité empreinte d'une émotion qui n'est pas la mienne mais qui, étrangement, fait écho avec comment je me sens; seul, distant, étranger, triste... rempli des regrets liés aux actions mécaniques qui remplissent ma vie sentimentale de drames...
C'est à cet instant que la musique de Richard Skelton a pris tout son sens. Sa profondeur, sa mélancolie, sa tristesse d'une luminosité incroyable...«Landings» est un grand disque...définitivement un très grand disque, intimement personnel comme il s'en fait de moins en moins...Au départ, cet album était accompagné par un livre écrit par Skelton,comprenant des poèmes et des réflexions personelles, surtout issues, si j'ai bien compris mes sources, de la mort de sa femme en 2004. Mais l'édition avec le livre est déjà épuisé, reste juste le cd et le vinyle édité par Type.
Difficile de décrire la musique sur ce disque. Skelton joue de tous les instruments en juxtaposant de judicieuses nappes musicales, surtout des cordes, évoquant des bribes de mélodies lointaines, minimales ,froides, évoquant des compositeurs de musique classique contemporaine. Certaines pièces sont parfois accompagnées de field recordings, qui vont et viennent selon le momentum. L'oeuvre est abstraite, instrumentale, solonelle, méditative...La guitare est souvent jouée à l'archet, donnant l'impression d'un violon plaintif habité d'une richesse harmonique différente.
Il se produit des ruptures chez les individus, à même ce qui compose le tissus du champ de l'inconscient. Cette faille met à jour une béance qui, probablement, est déjà préexistante à cette rupture. Seulement, une fois révélée, quelque chose d'Autre peut s'y insérer, venant modifer le champ de la croyance, du Langage. Richard Skelton, en s'exprimant dans sa musique, a fait preuve de beaucoup de sensibilité. L'écoute de son monde intérieur est des plus véritable et sincère. Ce faisant, le sacré a pu se manifester en toute liberté...
http://richardskelton.wordpress.com/
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