dimanche 17 janvier 2010
mea culpa
C'est la suggestion de mon accolyte ypl de faire un mea culpa compte tenu de ce que j'ai écrit sur la musique expérimentale française...je m'excuse. Je dois avouer mon ignorance dans cette branche musicale et c'est justement ce qui m'inquiète.
Depuis mes premiers post à ce sujet j'ai fait mes recherches et commandé plusieurs albums de musique expérimentale française des années 70. Depuis une semaine j'écoute de la musique hautement inspirée et inspirante, c'en est troublant.
Quel est ce curieux phénomène faisant qu'un amateur de musique expérimentale, d'expression francophone, se soit tenu à l'écart d'une scène riche mais ô combien méconnue? J'ai toujours prêché la recherche musicale, ne pas attendre que la musique vienne à nous mais plutôt aller vers elle, de cette façon les découvertes sont d'autant plus satisfaisantes...bien sûr, il y a une limite à la curiosité et il est nécessaire de bénéficier d'un apport extérieur; disquaires, magazines spécialisés, blogs, etc... Je croyais me débrouiller pas mal, mais je me suis aperçu de ma paresse, de la façon dont je suivais les chemins que j'avais déjà tracé et par le fait même ne plus être si ouvert à de nouvelles découvertes.
Un commentaire sur une entrée précédente m'a fait réaliser que la France était aussi une des «perdantes» de la deuxième guerre mondiale. En fait, elle serait surement une des perdantes véritable, une de celle qui ne s'en ait pas vraiment remis dû à l'illusion de la victoire...
Pourquoi la musique expérimentale française des années 70 est-elle demeurée marginale pour un amateur comme moi ? Une des réponses qui me vient (rapidement) est tirée d'un livre sur le free-jazz en France. J'ai feuilleté brièvement ce livre de Vincent Cotro intitulé «Chants Libres; le free jazz en France, 1960-1975», et dans les dernières pages l'auteur , en l'espace de 2-3 pages, se questionne sur l'existance d'un free jazz typiquement français. Bon, je crois que la réflexion n'est pas super poussée mais une chose a retenue mon attention lorsqu'il parle d'une sensibilité française. Outre l'empreinte de la musique contemporaine, l'atonalité, l'élargissement du potentiel sonore par l'utilisation de différents instruments et autres considérations techniques, il mentionne un propension à l'auto-dérision...
C'est ici où d'habitude je décroche. Je n'aime pas vraiment la musique humoristique et encore moins celle qui joue sur l'auto-dérision (voir me posts sur le hip-hop québecois...). c'est facile de remarquer que cette tendance est largement répandue en France (Lard Free...) et, dans le free-jazz, c'est quelque chose qui m'a tenu à l'écart. Moi, admirateur de la cérébralité, du spirituel, de l'intensité sérieuse...Pas que ces qualificatifs soient incompatibles avec l'humour, seulement que j'ai l'impression toute personnelle que c'est une dépréciation de la démarche afin de la rendre plus accessible...(ça me rapelle un groupe québecois..).
On m'a fortement suggéré l'achat d'un LP récemment, soit celui du français El-g intitulé «Tout ploie». El-g est un des accolytes de Ghedalia Tazartès dans le groupe Reines d'Angleterres, show que j'ai tout simplement détesté pas un manque cruel d'originalité et pour le rôle de second ordre de M. Tazartès. J'avais trouvé aussi que les deux musiciens l'accompagnant avaient de drôles d'attitudes (ou énergie) vraiment pas invitantes et contrastant avec celle de Tazartès. Et leur élucubrations sonores étaient d'un vide profond... Voilà que j'ai acheté le dit disque, quand même, je suis curieux. C'est pas vraiment mauvais;un mélange de folk/chanson psychédélique et de collages sonores intéressant mais malheureusement les paroles sont insignifiantes (...auto-dérision?) et rendent le tout...mmm disons ....un peu stupide. Sans non plus faire preuve de grande originalité (ou peut être s'inscrit-il dans la lignée des grands chanteurs français? Écoutez Areski et Higelin; c'est plus drôle et mieux fait). Jeter un sequoia par la fenêtre, ce n'est pas drôle et énumérer une liste de choses absurdes qui seront également jetées par la fenêtre c'est un peu...mmm disons...un peu stupide. De plus, une entrevue du principal intéressé sur le site de Digitalis tombe aussi dans l'absurde et l'auto-dérison (mais le type fait preuve d'une grande culture musicale)...Je n'ai rien contre l'humour, c'est juste une drôle d'impression qu'il y a quelque chose qui cloche dans la démarche et surtout une certaine prétention...
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La photo de Bernard Vitet au shalmaï (chalumeau ?), instrument d'Allemagne de l'Est utilisé dans les fanfares révolutionnaires, a été prise au début des années 70 par Isabelle Marmande pendant un concert du Michel Portal Unit qui s'appelait alors le Unit.
RépondreEffacerBernard Vitet joue d'ailleurs sur l'album "Tacet" de Jean Guérin que vous chroniquiez il y a quelques jours et où il joue de la trompette...
Ouf! Merci M. Birgé de venir commenter ici, c'est tout un honneur. Merci aussi des crédits de la photo.
RépondreEffacerPar ailleurs, si je peux me permettre, puis-je vous demander votre constat sur la musique expérimentale française? De son évolution depuis la 2e guerre mondiale, aux années 70, jusqu'à aujourd'hui? Je crois que ce serait vraiment intéressant. Bien à vous