mardi 12 janvier 2010

Taj-Mahal Travellers "Live in Stockholm 71"


On m'avait pourtant prévenu...Je crois que c'est Olivier au Atom Heart qui m'a dit en premier que c'était malade. Je ne l'ai pas cru sur le coup, j'ai écouté la chose d'une oreille distraite, jugé trop droney, pas assez de de mouvement, un disque double, seulement deux chansons...et le prix assez élevé venait sceller ma décision; non. Pas pour moi. Du moins, pas aujourd'hui.

C'est intéressant de voir comment les goûts changent (les miens en l'ocurrence). En l'espace de quelques mois, je peux être amené à aimer des choses qui ne m'avaient pas attirées pas auparavant et ce, surtout dans la musique. Au gré des découvertes, de mes lectures, je n'hésite pas à retourner voir des trucs que j'ai snobé et je réalise que mon appréciation a changé. Difficile cependant de déterminer les mouvements inconscients qui sous-tendent de tels changements. Est-ce une sorte d'auto-conditionnement ? Comme quand on s'efforce d'aimer une mode qui pourtant nous laisse froid? Est-ce parceque ma musique change et avec elle mes goûts? Je ne crois pas pouvoir parler d'une évolution cependant...et on peut débattre de ce qu'est l'évolution si vous voulez...

Parceque là c'est intense, le revirement radical...j'imagine que c'est mon approfondissement du japrock qui a initié cela , mais Taj-Mahal Travellers est devenu aujourd'hui mon groupe préféré. Effectivement il y a des drones, des longues pièces (un morceau par disque sur ce cd double) mais une écoute attentive et répétée en vaut tellement la peine. C'est d'une beauté incroyable et je parle des deux disques...je ne crois pas en préférer un plus qu'un autre. Taj-Mahal Travellers, comme le nom l'indique, c'est une invitation au voyage, au voyage intérieur, à travers les méandres de l'esprit observant le beau comme le laid, pour se rendre compte que ces qualificatifs n'ont pas leur place dans la psychée et qu'il existe des endroits encore inexplorés, que la musique nous permet parfois d'atteindre...

Quelle écoute...je peux difficilement résister à la tentation d'explorer leur discographie que j'ai regardé avec dédain...

La prochaine fois Olivier, je vais tenter de te faire plus confiance.

Merci à ypl pour le lien qui suit:

http://www.ubu.com/film/taj.html

Un film de 102 minutes sur Taj-Mahal Travellers en tournée. Le peu que j'en ai regardé est tout simplement sublime....

3 commentaires:

  1. Salut !
    Woua, ton groupe préféré, rien que cela ! C'est toujours d'actualité ? Le reste de leur discographie est-elle dans le même "style" ?

    C'est vrai que sur cet album il n'y a pas vraiment de différence entre ce qui est beau et laid. C'est une réflexion que je m'étais faite en écoutant d'autres artistes tels que Fennesz par exemple. Il n'y a pas d'a priori. Pas de sur-détermination comme dans une grande partie de la musique pop. Cette musique laisse une grande part d'interprétation à l'auditeur. En fait ce n'est pas tant une possibilité qu'une nécessite. Si on ne s'y projette pas, si on ne s'y investit pas, elle ne peut pas avoir de prise sur nous, elle disparait et reste un amas de sons. Elle a besoin d'un auditeur pour prendre forme.

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  2. En ce qui concerne les goûts qui changent, je suis comme toi. Ils changent très rapidement. J'en suis même parfois surpris. Je ne pense pas en revanche qu'ils s'agisse d'un auto conditionnement (je l'espère en tout cas). C'est à mon avis la principale différence entre la culture et le divertissement. Le divertissement c'est rester dans sa zone de confort et être satisfait tout de suite. La culture c'est accepter le doute. C'est de ce dire que la première écoute n'est pas forcément la bonne. C'est être curieux et persévérer, chercher à comprendre. C'est vouloir progresser, créer des liens entre différentes choses. Pour cela on a besoin d'avoir confiance dans les goûts et les conseils de certaines personnes pour faire un choix, pour savoir ce qui vaut la peine qu'on persévère si on n'a pas été conquis tout de suite. Cela serait trop difficile voire même impossible de faire tout le travail tout seul. On ne peut pas persévérer dans tout. Pas le temps. Ce n'est pas se conformer, se forcer à aimer, mais accepter de ne pas détenir toutes les clés et de faire des efforts dans un premier temps pour découvrir des choses nouvelles. Pour certains albums cela m'a pris des années. Je les réécoutais de temps en temps pour voir. On a parfois besoin de découvrir certaines musiques pour en apprécier d'autres. Elles nous donnent des points de repère, des clés de lecture. Il est vrai qu'il faut cependant être vigilant et se remettre en question pour ne pas devenir un mouton et dire amen à tout.

    A+

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  3. Mmmmmmmmm. C'est quoi ce bordel ? Y'a eu un bug. désolé pour les 5 commentaires identiques...

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