jeudi 7 janvier 2010

France expérimentale p.t.3


Le monde virtuel est fascinant. Plus que je passe de temps sur les internets, plus que je suis stupéfait de ce qui s'y passe. C'est pas nécessairement mauvais, il se passe aussi de belles choses. Le fait de tenir un blog procure une certaine visibilité sur le web; les gens viennent voir, s'en vont, reviennent...certains marquent leur passage par un commentaire et invitent à découvrir leur blog. Pourquoi pas, quand des intérêts communs se rejoignent, autant les frotter ensemble pour voir si une étincelle ne va pas en sortir...

Si ce qui m'est arrivé avec le blog Les oreilles qui bourdonnent, où en fouillant un peu sur ses pages, j'ai découvert une entrée très intéressantes sur l'album d'un certain Jean Guérin intitulé «Tacet» (réédité par le label italien Elica). En bon acheteur compulsif que je suis, j'ai en l'espace d'une demie journée, trouvé un magasin en Italie qui tenait le dit cd et je n'ai pas pu m'empêcher...

Jean Guérin est une autre figure méconnue de la musique expérimentale française des années 70. Tous ceux qui ont écouté ce disque conviennent qu'il s'agit ici d'un disque très étrange,échappant au formatage grand public.

Tacet en latin, signifie se taire, c'est aussi une expression utilisée en musique pour marquer des silences. Je ne suis pas sûr du lien avec la musique contenue sur cet album, du lien avec le silence. Après de nombreuses écoutes, je retire qu'il y a définitivement une sensation «aquatique» à l'ensemble. Beaucoup de sons aquatiques, de un (des gouttes d'eau, marcher dans des flaques...), mais aussi le procédé d'enregistrement a quelquechose de distant, de flou. Je crois que c'est encore plus tangible dans les percussions, quasi omniprésentes sur ce disque. Des percussions liquides, distantes...très étrange. Le jeu de percussion me rappelle d'ailleurs un peu le travail d'Ikue Mori (percussioniste au même titre que Jean Guérin) et les manipulations électroniques aussi. Ce qui rend ce disque un peu plus intéressant que ceux de Mme Mori c'est l'apport des mélodies jouées au saxophone et à la trompette, les collages bruitistes et encore ce sentiment d'étrange étrangeté...très réussi.

J'ai longtemps pensé que sous l'eau, c'était le silence, on entendait rien. Mais une fille que j'ai fréquenté, adepte de plongée sous-marine m'a dit le contraire, qu'on entend beaucoup de choses et des choses qu'on a jamais entendue auparavant...

Ce disque est sorti sur le label français Futura en 1971, le même label qui a fait paraître le disque Fille qui mousse et le mythique Jac Berrocal «Musiq Musik». Celà dit, je crois que je viens de trouver un autre filon à explorer....

Pour revenir à ma réflexion sur l'expérimental français, serait-il possible qu'après la deuxième guerre mondiale, la France, qui était le phare des arts d'avant-garde, ai reléguée SES artistes expérimentaux à l'undergound? Un underground foisonnant mais ô combien méconnu? À suivre...

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