jeudi 13 août 2009

lmntl819 & reindeer : «Views from the psychedelic deathcab»


Bon, probablement mon dernier post en lien avec le Hip-Hop pour un petit bout. J'avais mentionné trois découvertes musicales lors du post sur Willie Isz, voici donc la fin de cette trilogie. «Views from the psychedelic deathcab» vient de paraître sur le label Milled Pavement et c'est un monstre...

Ça faisait déjà un bout de temps qu'on pouvait avoir accès sur les internets à la musique sur cet album, fruit de la collaboration entre le rappeur de Grande-Bretagne James Reindeer et le beatmaker QUÉBÉCOIS lmntl819. Oui, oui québécois. Que se passe-t-il donc sur la planète Hip-Hop ? Les gens du Québec se seraient-ils ouvert les yeux? Ont compris, à l'instar de Ghislain Poirier qu'il faut se faire connaître à l'extérieur du pays car nous vivons dans un cul-de sac culturel? J'espère que oui. Car lmntl 819 n'est pas le premier. Il y aussi le jeune rapper Andrre qui a sortie il y a quelques mois un album sur le même label, une collaboration avec le beatmaker français Roma, intitulée Andrromak. Ce disque est bien mais pas à tout casser. Je ne suis pas un fan des flows chantant et j'ai trouvé le contenu un peu puéril, manquant de maturité. Mais pas au sens des paroles, ce n'est pas du pipi/caca, au contraire, seulement on sent ce manque de maturité dans le flow et la façon dont la lourdeur des thèmes est traitée.

Revenons à notre sujet principal. Une des premières entrées de ce blog concernait James P Honey, rapper anglais que je considère un des plus intéressant du moment. Eh bien, son compatriote Reindeer n'est pas en reste, d'ailleurs les deux forment le duo James&James. J'ai découvert Reindeer grâce à la parution d'une collaboration avec le beatmaker Fbc Fabric. J'ai commandé le disque et été agréablement surpris à la réception de voir le disque emballé dans un tissus, avec les infos brodés sur une étiquette. Définitivement, les emballages originaux ont la cote avec moi. Ce disque m'a tout de suite plu par sa noirceur, sa poésie abstraite et le ton de voix très particulier de Reindeer, que je qualifierais de ...nasillard...? Donc, nul besoin de rappeler que ma surprise fut total de voir Reindeer collaborer avec un beatmaker québécois ... naturellement, je ne savais pas qu'il était québécois, ce n'est qu'en faisant des recherches que j'ai découvert le pot au roses.

On a affaire ici à un autre disque sombre, poussant au suicide, une atmosphère empreinte d'horreur et de désarroi s'instille dès les premiers morceaux avec l'usage omniprésent de cordes. La présence de différents collaborateurs au niveau de la musique, dont une violoniste, crée une richesse intéressante à la trame de fond du délire dépressif de Reindeer. Non seulement les cordes sont omniprésentes mais aussi des fields recordings et un traitement sonore lugubres, gracieuseté de Reindeer. Autant que ces deux éléments contribuent à donner une homogéinité à l'ensemble, autant ils viennent mettre la même couleur un peu partout...Une couleur pourpre, sépia teintée de gris et de noir. Une certaine luminosité apparaît grâce aux rappeurs invités mais cela peut parfois sonner déplacé commme la présence de Filkoe sur le titre «Angel of Sorrow», mais aussi pleinement réussi comme avec Swordplay et Babel Fishh sur «Pheonix Rising», genre de posse track regroupant plusieurs rappeurs under-underground (!) qui ne diront rien à personne amis que je vais nommer tout de même histoire de mettre des liens myspace : Beastmaster, Edison, Evak1, Mildew et l'autre James (PHoney).

Deux bémols à cet excellent disque:
1) la qualité du support matériel: J'aime bien Milled Pavement, ils sortent des disques super intéressants mais souvent dans une esthétique visuelle cheap et avec des matériaux cheap...tel cet espèce de digipak à la couverture plus souple que la moyenne. Aussi, ils impriment les disques sur des cd-r...je veux bien, je n'ai rien contre, mais éviter svp de faire payer le prix d'un cd régulier pour un cd-r. En cette ère de musique downloadable gratuitement, sortir un disque physique est un acte de foi et d'amour, autant le faire du mieux qu'on peut, quitte à sortir moins de disques..

2)La qualité sonore: Ce n'est pas la première fois qu'une sortie sur Milled Pavement me donne cette impression, un mix approximatif et un mastering inefficace rendent l'écoute beaucoup moins jouissive. J'ai eu le même feeling avec le disque solo de James P Honey. Dommage

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