jeudi 30 juillet 2009

Les folles


J'ai un faible pour les femmes un peu weird...je l'avoue...Je finis régulièrement par m'embarquer dans des relations un peu complexes en raison de l'instabilité émotive de mes partenaires et de mon détachement inhérent...mauvais match, je vous le confirme. Mais il y a quelquechose d'attirant dans la folie, cette folie qui nous étrangère et qui symbolise à l'extrême le discours Autre...La folie c'est ce qui nous échappe, le délire ce qui ne fait plus de sens pour nous, l'interlocuteur.

J'ai toujours trouvé que les femmes qui s'intéressent à la musique expérimentale ou qui en font, ont cette touche de folie. D'ailleurs, beaucoup de ces artistes que je connais portent l'étiquette de «borderline». Je ne sais pas comment ça se traduit chez les hommes, mais il faut bien être un peu fou pour ne pas suivre le troupeau (ou l'inverse?).

Il y a de ces chanteuses, musiciennes qui me fascinent pour cela. J'ai déjà parlé d'Erica Pomerance, mais il y a aussi Patty Waters, Patti Smith, Linda Sharrock, Joan Labarbara, Nina Simone (eh oui) .... En français cependant elles se font plus rares. Il y a bien sûr Brigitte Fontaine. J'ai été introduit au nom de Brigitte Fontaine suite au premier show de l'Ensemble Kesdjan en 2004. Après le spectacle, Alexandre St-Onge et Éric Gingras (les deux contrebassistes de la performance) disaient que ce que nous avions fait ressemblait beaucoup au disque de Brigitte Fontaine «Comme à la radio», disque enregistré à la fin des années soixante avec Areski et le Art Ensemble of Chicago. Ce disque est, selon moi, presqu'un chef d'oeuvre, le mariage quasi parfait entre le free-jazz et la chanson. Dans la même veine, les disque de Brigitte Fontaine/Areski sont aussi très intéressants, mon préféré étant «L'incendie», disque plus folk. Le mélange chanson française et musique expérimentale est rarement bien fait et Brigitte Fontaine a cependant réussi ce pari.

J'ai découvert récemment, grâce à Éric Gingras, une autre superbe folle dont je suis tombé amoureux. Il s'agit ici de Catherine Ribeiro, chanteuse française ayant sombré dans l'oubli, victime de thérapie par électrochoc et de l'ostracisme de sa famille et ses proches...Elle a enregistré quelques disque avec le groupe Alpes et ceux-ci sont fascinants, du moins ceux que j'ai écouté chez Éric. Folk complètement éclaté, free-rock, ces albums sont facilement trouvables en vinyles mais ne sont cependant plus réédités en cd et se vendent une fortune sur ebay dans ce format. Mais vous pouvez toujours tricher (merci Mutant Sounds).

Mon amie Marie-Paule Grimaldi m'a fait découvrir un soir chez elle un disque qui me hante depuis: Colette Magny Free-Jazz workshop - Transit. Chanteuse française de renom (vous la connaissez, vous?), Colette Magny collabore sur ce disque avec, entres autres Louis Sclavis. Encore une fois, une perle d'album, trouvable en LP mais oubliez le cd. C'est sortie cependant sur Le Chant du Monde, je me demande bien ce qu'il attendent pour le rééditer....surement qu'un label japonais le fasse à leur place...En attendant c'est ici (merci à MS encore)

Et pour ma part, j'ai découvert une autre folle en la personne et l'oeuvre d'Emmanuelle Parrenin. J'ai acheté récemment son disque «Maison rose», un superbe album folk expérimental paru en 1977 mais réédité depuis (!), donc facilement trouvable et commandable chez votre disquaire préféré. Oeuvre super intime où les chansons et les pièces instrumentales alternent les unes avec les autres. Les chansons avec des paroles sont plutôt orthodoxes dans leur forme. C'est surtout les pièces instrumentales qui sont géniales et qui font en sorte que ce disque se démarque de ces congénères folk/trad français. Ce n'est pas vraiment trad, mais elle utilise des instruments tels la vielle, l'épinette (des Vosges, j'imagine) et le dulcimer qui ajoutent une teinte très vielle europe.

Merci mesdames

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