lundi 20 juillet 2009
Les groupes ou les artiste qui m'inspirent au point de vouloir produire leurs spectacles se comptent sur les doigts d'une main. En 2008 j'ai tâté le terrain et à ce moment, j'ai décidé de faire venir l'inimitable Daniel Higgs avec Mike Tamburo, dont j'ai parlé ici un peu plus bas. Cette année, ce fut au tour de Paul Metzger. On peut dire qu'à chaque fois je le fais pour me faire plaisir mais cette année, cela m'a coûté un peu cher. Peu de personnes se sont présentées à ce spectacle, à mon grand désarroi, et ce fut un show déficitaire...
Naturellement, je ne cesse de le répéter, dans ce genre de musique il ne faut pas avoir d'attentes. Ça me ramène naturellement à un show que j'ai fait il y a quelques années, en première partie de Jeru the Damaja aux Foufs. Ce soir là je me suis fait huer pour la première fois de ma vie...Pourtant, je croyais servir un un set assez pop et accessible...Je ne crois pas que c'était mauvais, seulement un peu ardu et peut-être un peu long pour le genre de soirée. Ça m'a fait beaucoup réfléchir... J'en suis venu à la conclusion qu'un véritable artiste est quelqu'un qui continue à créer malgré les huées. Qui se rappelle des Boredoms en première partie de Nirvana à l'auditorium de Verdun? Ils se sont fait lancer des bouteilles et ont continué avec plus d'énergie que jamais. Continuer à faire de la musique sans se soucier de ce que les gens vont penser n'est pas donnné à tout le monde. La plupart des gens font de la musique pour être aimé, on ne se le cachera pas. C'est une façon d'aller chercher une forme d'amour, d'attention ou d'énergie sexuelle très efficace et , surtout, une façon pour la personnalité de prendre le dessus sur la création. Bon, je rentre dans les discours ésotériques...désolé... Peu de gens en occident créent par nécessité. Ce n'est pas par survie qu'ils le font, pour l'acte de créer en soi, mais pour tout les à côté que ça rapporte. J'ai déjà eu une bonne séance d'argumentation à ce sujet avec MGM et je constate à chaque fois que peu de gens partagent cette opinion. Dans la société idéale d' Hakim Bey , l'artiste fait partie d'une sous-caste (un peu comme dans certaines société traditionnelle) et ne tire pas d'avantage de sa création si ce n'est l'élévation spirituelle de sa communauté. Naturellement, l'élévation spirituelle peut prendre bien des chemins et musicalement se concrétiser dans biens des genres musicaux.
Pourquoi j'écris ça? Car je ne crois pas qu'au principe de plaisir tel qu'entendu au sens commun. Je ne crois pas non plus que la musique devrait servir qu'à des fins hédonistes , permettant aux gens d'oublier leurs problèmes et avoir du plaisir. Je crois au pouvoir transcendant de la musique, à sa force de réflexion et d'introspection, à son caractère sacré...Je commence à être exaspéré par la généralisation de la musique drôle, ludique, humoristique au Québec. Tellement de groupe et de gens que j'apprécie, qui sont des amis, mias dont la musique m'enrage car ils ne donnent pas l'impression de se rendre compte de ce qui est en train de se passer...
Si j'ai à organiser un autre spectacle, ce serait de Theo Angell, qui avait sorti le superbe album "Dearly Beloved" en 2006 sur Amish records et aussi "Auraplinth" sur Digitalis , accompagné sur celui-ci des Tabernacle Hillside Singers. Avouez qu'avec un backing band de ce nom il se doit venir au Québec au plus vite... Son plus récent disque s'appelle "Tenebrae" (toujours sur Amish) et est un superbe accomplissement en matière de folk. De superbes pièces méditatives, d'autres plus rythmées, des paroles touchant à la perte de l'Autre, à l'ombre et à la lumière...
Permettez-moi de trouver du plaisir dans la substance et le transcendant...
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