lundi 6 juillet 2009


Je n'ai jamais été fervent de l'auto-promotion. C'est pour ça que je n'encenserais pas plus qu'il n'en faut me sorties. J'aime cependant expliquer la démarche artistique qui se trame derrière ce que je fais. Cette semaine, c'est la sortie de deux ep's d'Héliodrome en cd. Chacun des disques est limité à 50 copies et dure un peu plus de 25 minutes chaque. Ça faisait un bout de temps que je souhaitais enregistrer de l'impro avec Héliodrome et un contrat lucratif au Festival Voix d'Amériques m'a permis de mener à terme ce projet. J'ai donc réservé une date au studio Pines dans Griffintown et appeler mes collègues afin de voir avec eux leurs disponibilités. Depuis près de 10 mois, Héliodrome en show est un quintet et plus qu'un duo. Se sont rajoutés à la formation Éric Gingras (contrebasse, synthés), Léon Lo (violon) et Olivier Borzeix (charango, banjo et autres petits instruments). Nous nous sommes donc rencontrés à trois reprises préalablement à l'enregistrement, histoire de savoir ce que nous allions faire. Nous étions tous d'accord avec l'idée de l'impro mais il fallait une certaine structure. Nous sommes partis de l'idée d'un cover que nous avons fait en show, soit la pièce «Comme à la radio» de Brigitte Fontaine. Nous n'étions pas à l'aise cependant de la reprendre et de l'enregistrer. Ce fut tout de même l'idée directrice qui nous inspira à puiser dans nos influences musicales des morceaux siginificatifs, un peu comme si on les échantillonnait. De plus, Éric a amené une de ses compositions à la contrebasse qu'il avait fait en s'inspirant justement de Brigitte Fontaine et une autre pièce s'est crée en improvisant dans le salon de Ypl. Les reste allait être des impros pures et dures.


Lors de l'enregistrement, Dave du Pines nous a fait remarqué que le mix d'instruments accoustiques et d'un mpc allait être un peu spécial et qu'au final, cela risquait de faire dur. De plus, il ne semblait pas convaincu à l'idée d'enregistrer la voix dans la même salle que les instruments et en même temps qu'eux...Mais nous avons fait à notre tête. Aussi, pour moi de l'impro c'est un échange entre des gens, où chacun s'inspire mutuellement l'instant d'un moment de créativité partagée. L'énergie qui circule dans ces moments est vitale, se mettre à part serait en quelque sorte anathème...Je ne crois pas que Dave ait vraiment trippé à enregistrer notre projet, déjà que ce n'est pas la personne la plus expressive, son attitude générale ne laissait pas présager qu'il y prenait son pied. J'ai d'ailleurs adoré son commentaire à l'égard de Ypl concernant son jeu de drum au mpc :« ...It feels like someone is hitting the pads randomly...» en d'autres mots...que c'était un peu amateur ... mais bon, c'était que pour une pièce. Au final, ce fut une journée très productive et en 5-6 heures avons pu enregistrer ce que nous souhaitions, avec les beaux moments et les moins bons.


Disque 1: «Allons, livrons-nous au culte des étoiles»

Le titre est une citation hors contexte de la Thora, commentée par Emmanuel Lévinas dans son livre «Du Sacré au Saint». Le culte des étoiles, c'est se détourner de la véritable démarche spirituelle. C'est des chansons, certaines d'une durée de trois minutes, certaines avec des mélodies accrocheuses, ceratines avec des refrains, certaines au plus proche de ce que nous avons fait de plus traditionnel au niveau rap/hip-hop. Un contraste majeur avec l'album d'Héliodrome , où la chanson la plus courte est d'environ six minutes, où les textes ont plusieurs niveaux de significations, où plusieurs takes ont été nécessaires pour avoir le résultat voulu. Ici, c'est brut. Pas de deuxième niveau dans mes freestyles, parfois je me trompe mais continue comme si de rien était, parfois je me répète et parfois je suis si inspiré que je me surprends moi-même. Dans ce disque, on a utilisé nos pièces préparées; la ligne de contrebasse d'Éric, un ligne de basse empruntée au Art Ensemble de Chicago (la toune ou ypl passait pour un déficient!) et une mélodie empruntée à Joakim Skogsberg. Le reste c'est de l'impro, dont une pièce instrumentale.


Disque 2: «Il n'y a plus de fleurs au jardin des hommes»

Autre citation hors contexte provenant d'une bd cette fois-ci. Un passage à CISM en novembre 2008 nous avait donné l'idée de faire un raga indien (disponible sur myspace) intitulé «Le raga des morts». Nous avons décidé d'en faire un version épique en cinq mouvements et avec moins de paroles. Sur cette pièce je joue de la clarinette et improvise un texte d'une durée de 3-4 minutes environ à mi-chemin de la pièce. Le reste est extatique et transcendantal (je pèse mes mots). Nous l'avons écouté au Atom Heart dimanche dernier à un volume assez haut et j'ai été hypnotisé par ma propre musique, le drone de tambura venant chercher l'auditeur avec sa basse profonde et cet espèce d'overtone qui se crée dans le jeu de slide de Ypl est fascinant... Ce disque est complétée par une version «remixée» de la pièce instrumentale du premier disque, gracieuseté de Scott Da Ros.


Scott à d'ailleurs mixé la totalité des pièces et Vid Cousins a fait un mastering de base qui cependant est très efficace...Les appréhensions de Dave lors de l'enregistrements n'ont d'ailleurs plus cours. À mon oreille du moins...


Mentionnons au passage les superbes pochette de A&A, qui a donné généreusement son art sous la containte et la menace, son blog http://lecabinetdenora.blogspot.com/


Disponible en show. Quelques copies aussi à l'Oblique et au Atom Heart. Par ailleurs, nous allons faire un mini lancement le 25 juillet à l'Oblique avec rafraichissements, écoute et performance.



Et voilà auto-promotion terminée, de retour à notre beau programme dans quelques instants...


3 commentaires:

  1. Ca donne envie, tout ça... :)

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  2. Vraiment excellents, les deux albums! On va définitivement en faire jouer au show (pour entretenir encore un brin la vibe 'auto-promo' qu'on n'aime pas); et encore une fois chapeau pour la qualité de l'enregistrement!

    alex.

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  3. Kalcha, file moi ton adresse par email et je t'envois des copies!

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