mardi 6 octobre 2009

Le pouvoir du drone


Je néglige un peu mon blog ces temps-ci. Pas vraiment le temps d'écrire, d'autres préoccupations, préparer une tournée bouffe pas mal d'énergie. Cependant, je ne sais pas si c'est la fatigue accumulée ou l'automne qui m'incite à écouter de la musique «droney». En passant, je ne sais pas si la traduction de drone en français est bien bourdon...ou s'il existe un terme plus adéquat. Bref, des trucs qui n'étaient pas invitant il y a quelques mois sont aujourd'hui le complément idéal de ma journée. il existe tout un historique musical sur les drones dans la musique, je ne m'y connais pas beaucoup et me présente à vous comme néophyte en la matière. Je raccorde le début du drone dans la musique moderne aux expérimentations musicales de certains compositeurs contemporains et minimalistes. durant les années soixante, il y a eu un groupe de musiciens très intéressants qui ont manipulé le bourdon. Je parle ici du groupe mené par les John Cale, Angus Maclise, LaMonte Young, Marion Zazeela, Terry Riley, Charlemagne Palestine, Henry Flynt, Tony Conrad...D'ailleurs la majorité de ceux-ci se sont frottés au drone gace à la musique et l'enseignement de Pandit Pran Nath, chanteur Hindou venu enseigner aux États-Unis dans les années 60. Pleins de noms donc et plein de musiciens de générations ultérieures influencés par ces grands artistes...Moi même, dans plusieurs de mes projets musicaux, l'utilisation du drone est devenu très importante et occupe une fonction esthétique et musicale majeure. Le drone, a comme fonction d'induire un état hypnotique, propre à ouvrir le chemin à la suggestion. Ce n'est pas surprenant que la musique traditionnelle orientale, qui a gardé un rapport très serré avec le sacré, utilise cette modalité dans la création musicale.

Il faut naturellement souligner les créations de Rhys Chatham et des groupe Earth, Sunn O))), Om....qui récupèrent le drone....plein de compositeurs...Eliane Radigue, Pauline Oliveiros, Feldman, Cage...d'autres groupes majeurs...Taj Mahal Travellers.... le renouveau folk...Six Organs of Admittance, Matt Valentine....faites des recherches! Le mouvement est gros...Et j'omets volontairement les groupes de «Ambiant» d'électro minimal, les japonais (haino...) et les artistes de noise...Des genres que je connais un peu moins. Faut quand même écouter Earth 2, sorti sur SubPop en 93...

Récemment, j'ai acheté plein de disques utilisant le drone dans la composition, entres autres Astral Social Club; qui mélange des couches de bourdons acoustiques, superposés à d'autres éléments électroniques ainsi que ...oh surprise! des beats! quasiment techno...Quand c'est sorti je n'étais vraiment pas sûr...mais c'est d'une beauté incroyable...impossible de détourner mon attention de l'écoute du disque «Octuplex» sorti sur vhf l'année dernière. D'autres disques ses ont rajoutés dont une autre sortie sur le même label, un peu plus ancienne, soit «Cloudz» du groupe Sunroof . Et il y en a d'autres...différents drones, électriques, accoustiques, répétitifs...Le superbe groupe Vibracathedral Orchestra occupe aussi une place de choix dans ma discopgraphie du dernier mois.

Cette semaine, c'est le disque du groupe Starving Weirdos « Into an energy», sorti sur Bo'Weavil plus tôt cette année. Je ne sais plus si c'est du drone, du moins pas à proprement parler. Je crois qu'on le décrit plus comme musique concrète (pour ce que ça veut dire...) mais quand même. Quand j'en parle à d'autres mélomanes je dis que c'est «droney»...Donc lent, répétitif, des couches sonores superposées, induisant la transe...INDUISANT LA TRANSE...C'est ça que je cherche, altérer mon esprit durant cette cette saison transitoire qu'est l'automne....fuck la drogue...utilisons la musique.


1 commentaire:

  1. Fuck la drogue.. fuck la drogue... Ça devient un mantra ma parole! ;)

    Belle surprise de te voir écrire sur le drone ( bourdon ?? ) Moi aussi j'en mange depuis un bout et il faut avouer qu'avec l'automne, rien ne me semble plus de circonstances!

    J'aurais voulu ajouter Alio Die aka Stefano Musso a ta liste, maitre italien du drone organique, un must!

    Je crois que c'est ce qui me fait apprécier de plus en plus la musique que tu sors, mon amour du drone et le fait que tu y plonge de plus en plus. Bien sûr, ce n'est pas tout, mais ça vient me chercher encore plus. A mon avis, ce nouvel engouement pour le drone et donc, dans un sens, l'appréciation d'une vibration primordiale a la base d'un morçeau à l'opposé d'une structure musicale narrative " intro-verse-chorus ", laisse peut-être entrevoir l'émergeance d'une nouvelle forme de conscience.

    Je suis un éternel utopiste.

    Ps- Je n'ai pas oublié que je te " dois " une critique des deux EPs. Ça s'en vient.

    Bonne tournée!

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