jeudi 14 juillet 2011

Ginsberg's Inkling: "Ummmm" (Neferiu Records/ Pretentious Music, 2010)


Dans la catégorie" rap des provinces de l'ouest n'ayant jamais traversé la frontière de l'Ontario", on retrouve ce disque que j'ai découvert par hasard, sur le site de Phonographique (qui est passé de online store à un genre de blog...) lors de leur vente de liquidation. J'ai pris une chance à un coût dérisoire, celle de commander les deux albums de Ginsberg's Inkling, projet solo de John Creary. C'est le plus récent disque qui m'intérese ici, beaucoup plus mature et un flow se distançant de celui de Buck 65.

Je n'ai jamais, mais jamais entendu parlé de Ginsberg's Inkling. Le premier disque s'est vu mériter des critiques élogieuses dans le Exclaim (que je lis à chaque mois) en 2006, mais faut croire que j"ai passé tout droit. Creary est originaire des Maritimes et s'est relocalisé dans l'ouest canadien. Cela n'est pas sans importance car on sent une grande influence du hip-hop haligonien dans les deux disques. On peut penser que Creary a grandi en écoutant Sebutones, Josh Martinez, Recyclone et leurs amis. Comme mentionné plus haut, Creary sur son premier album intitulé «Half-Penny Marvel», adopte un flow qui ressemble un peu trop à celui de Buck 65 et qui est suffisant pour détourner mon attention de sa musique. C'est commme si j'étais incapable d'arrêter de me dire qu'il ressemble à Buck 65, m'empêchant d'apprécier le disque à sa juste valeur.

Par chance, il s'en éloigne sur «Ummmm» et nous propose un rap avec plus de personnalité. Cependant, on revoit ses anciens démons dans les morceaux au débit moins rapide où il adopte une voix plus rugueuse. Creary possède une excellente plume. Créatif et inspiré, il fait preuve de grande sensibilité poétique sur les morceaux plus tristes, me faisant penser un peu à l'excellent Brad Hamers à ce niveau. Les beats aussi sont intéressants, beaucoup d'échantillons de conversations ou de show d'humour, nourrissant une réflexion en filigrane sur les relations hommes-femmes et sur l'humain en général. Le disque s'essoufle un peu à mi-chemin mais se termine sur une bonne note, plus introspective. Soulignons la présence de DJ Braille sur la plupart des morceaux, qui me fait penser que les dj's sont désormais trop peu présents dans la musique hip-hop aujourd'hui. De plus, il me fait désirer travailler avec un dj pour des projets futurs d'Héliodrome...



Un disque intéressant qui mérite un meilleur sort que de sombrer dans l'anonymat

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