lundi 20 septembre 2010

Shawn David McMillen : "Dead Friends" (Tompkins Sqaure, 2010)


Sacrament.

Tout pue la mort ces jours-ci. C'est peut-être la venue de l'automne qui instille cette odeur omniprésente... Quoique d'habitude c'est plutôt durant les mois d'octobre et de novembre que cette aura se fait sentir.

Difficile d'avoir le coeur à la fête et les disques qui me marquent le plus ces derniers temps sont en général glauques. De par son titre, le dernier album de Shawn McMillen m'emmène à réfléchir sur la perte et le deuil... Souvent il y a des deuils qui n'impliquent pas de personnes, mais des relations, des personnes interposées... ce sont souvent ces deuils qui nous prennent par surprise. À l'image d'une famille dans laquelle un des parents est alcoolique. S'il arrête sa consommation (pour le mieux), le reste de la famille, ou le système, va devoir se réajuster à la nouvelle entité qui prend place. Les choses ne sont plus les mêmes et on s'habitue bien vite à notre malheur. Marquer le deuil dans ces situations est une façon de voir le changement, de ne pas se fermer les yeux sur la situation mais bien de l'appréhender sous un angle nouveau, avec une bonne dose de réalisme. Mais ce n'est pas un blog de psycho-pop et de croissance personnelle.

"Dead Friends" est un disque d'automne, mais ce n'est pas une oeuvre monochrome, elle affiche bien des couleurs. Je n'ai pas accroché d'emblée sur le guitariste Shawn David McMillen. Je l'avais vu en spectacle au Divan Orange dans le cadre du Suoni il y a deux ans en première partie de Tom Carter., Son spectacle était honnête, sans plus, mais j'avais tout de même acheté un de ses albums. Ce disque, j'en ai parlé dans ces pages, intitulé "Catfish" avait été une sacrée découverte. Sorti sur Tompkins Square, un label que j'associe à la guitare folk somme toute conventionnelle, cet album m'avait surpris par son côté plus "noise" et l'utilisation d'électroniques.

Cette nouvelle sortie de McMillen est dans la même veine que le précédent; un beau mélange de folk et de noise. Les pièces alternent entre guitare acoustique, guitare électrique, piano, banjo, violon.. Certaines pièces sont augmentées de kalimba, joué par Ralph White, ce qui par moment vient donner une teinte un peu exotique à l'ensemble. On retrouve sur certains morceaux le chant de McMillen, parfois avec des paroles, mais généralement se sont plus des vocalises. Les atmosphères sont surprenamment changeantes dépendant des pièces. Certaines sont épurées, où on retrouve des lignes de guitares superposées et d'autres nous offrent des ambiances plus chargées, aux sonorités un peu plus touffues. Tout de même, malgré la perte de ses amis, McMillen parvient à conserver un équilibre intéressant entre folk et musique expérimentale.

Équilibre que je me dois de retrouver moi aussi.

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