mardi 6 avril 2010
Souvenirs d'Halifax
En faisant la critique du disque de Gonjasufi, j'ai réécouté le disque de Recyclone et Soso «Stagnation and Woe». C'est un excellent disque; sombre à souhait, qui plairait à tous les fans de Soso(c'est lui qui assure la production),tant au niveau des beats que des paroles de Recyclone. Celui-ci attaque de front la société moderne capitaliste qui réduit l'homme à l'esclavage. Des textes hautement poétiques, denses livrés sur un mode plus spoken word que rap...
Recyclone est un rappeur méconnu; presqu'une légende dans son Halifax natal mais qui n'a pas réussi à s'exporter à l'extérieur, surtout pas au Québec. Ses deux premiers albums, «Dead World» et «Corroding the Cellular Engine» parus en 97 et 99 respectivement, ont été réédités ensemble sous «Corroding the Dead World» par Clothes Horse Records. Récemment, il a rejoint un collaborateur de longue date, J. Lapointe de Archive Mastering, dans le groupe rock instrumental (post-rock?) Instruments. En passant, Archive Mastering, est une référence en matière de matriçage dans le hip-hop underground au Canada.
La fin des années 90 fut une période hautement inspirée pour la communauté hip-hop d'Halifax. C'est toujours intéressant de cibler un mouvement culturel, de voir comment les différents acteurs se sont influencés. Le Hip-Hop canadien doit énormément à cette scène un peu plus expérimentale, d'où ont émergé des artistes profitant actuellement d'un rayonnement international. À cette époque, j'ai fait connaissance avec cette musique qui a sans aucun doute, influencé mon approche du rap et du Hip-Hop.
Je ne me souviens plus quel album j'ai écouté en premier. Probablement le disque de Sebutones «50-50 where it counts», que j'avais sur une cassette enregsitrée. Ce disque ne m'est pas paru accessible aux premiers abords; des flows monotones sur des beats vraiment étranges , mais ce sont les thématiques et les paroles qui m'ont poussé à approfondir ce disque. En fait, avec Traumaturges, on était pas très loin niveau beats expérimentaux. Par la suite, les projets solo de Sixtoo et Buck 65 ont mérité une bonne partie de mon attention, Buck 65 demeurant un peu plus accessible à mes oreilles. Les albums solo de Sixtoo où il rap sont devenu très difficile à trouver, surement car il a lui-même renié cette partie de son passé. L'année dernière j'avais été stupéfait de trouver à l'Oblique le disque de Sixtoo "Antagonist Survival Kit" et lors de mon passage à Berlin l'automne dernier, j'ai bénéficié d'une chance inouïe de tomber sur l'album "The Psyche Continuum". Moi, je continue d'aimer le genre...
Une autre cassette que j'ai écouté abondamment, est celle de Josh Martinez «Josh Martinez & The Hooded Fang», parue en 99. Martinez s'est présenté comme un rappeur hyper créatif avec des sujets poignants et un flow nasillard facilement reconnaissable. Un autre type à qui je m'identifiais par son flow parfois spoken, parfois plus chanté qui écrivait des textes impressionnants. À l'époque, je me souviens que Chance Won disait travailler sur son album et je jalousait le le fait qu'il ait un featuring avec Josh Martinez...
Je me souviens aussi quand j'ai acheté le cd de Kunga 219 «Tharpa's transcripts...A time and a place» au CellBlok. Ce cd m'a séduit immédiatement, par la musicalité des beats mais aussi par le propos fortement teinté de bouddhisme de Kunga 219. D'autant plus que cela survenait à une époque où j'étais moi-même intéressé par la Bouddhisme. J'ai écouté ce disque à répétition. C-Lok vendait aussi d'autres disques du groupe The Goods, avec Kunga 219 et Gordski, mais ceux-ci m'intéressaient moins. J'appréciais les morceaux plus spoken word, ce qui se traduisait dans mon art lors de nos shows. On est en 99...8 ans avant que le Québec ne découvre le «Slam».
Malheureusement, peu de traces de ces albums classiques se trouvent sur internet et je ne me sens pas suffisamment à l'aise pour les rendre accessible ici.
Vidéo de la pièce «Gearbox Therapy» de Recyclone et Soso
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Sebutones, toujours aussi magique...
RépondreEffacerFaut avouer que le steez papier d'aluminium, y est pour quelquechose...
RépondreEffacerJ'me souviens d'une collaboration de Josh Martinez avec Buck65 qui doit dater de 1999-2000. J'voudrais bien retrouver ce morceau un jour.
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