mercredi 14 avril 2010

The Acid Mothers Temple & The Melting Paraiso U.F.O. « In 0 to infinity» (Important Records 2010)


Je suis allé voir Acid Mothers Temple (AMT)lors de leur passage à Montréal au début du mois d'avril à la Sala Rossa. Malgré qu'ils viennent presque à chaque année, je ne m'étais jamais déplacé pour les voir en show, même si je possèdais quelques disques du groupe.

Je ne sais pas ce qui m'a motivé à y aller cette fois-ci, mais toujours est-il que je devais tenter l'expérience. D'ailleurs, j'avais entendu parlé de leur mythique «merch table» et il y avait quelques titres que je souhaitais me procurer. En arrivant au spectacle, je me suis immédiatement dirigé vers les disques et me suis procuré les deux albums dont je discuterais ici. Tout d'abord, je dois mentionner que le spectacle était à la hauteur de mes attentes et, sans être un grand fan, j'ai beaucoup apprécié l'intensité. J'y ai rencontré aussi le chum d'une amie d'enfance qui était venu voir ce spectacle avec un groupe d'amis pour fêter les quarante ans de l'un d'eux. Quelle en fut pas ma surprise donc de le voir à ce show, ne me doutant aucunement de son intérêt pour ce genre de musique. Ceux -ci se sont assis avec moi et ce n'est qu'après quelques échanges convenus, qu'on m'a averti que je risquais d'être surpris plus tard car ils avaient tous pris un buvard avant le spectacle... Je les ai envié l'espace d'un instant...D'autant plus que ceux-ci ne pouvaient plus contenir leur satisfaction face à l'intense prestation offerte ce soir-là. C'était beau à voir.

Le disque que je souhaitais vraiment me procurer est la version d'AMT de la pièce «In C» de Terry Riley. Ce disque était paru en vinyle seulement sur Eclipse il y a quelques années. Sur ce disque AMT interprète «In C» mais aussi leurs compositions «In E» et «In D» (superbe drone). J'étais donc très satisfait de le trouver sous sa version cd japonaise, édité par Macaroni records. Je suis un grand fan de Terry Riley, j'admire l'oeuvre et aussi l'homme. Je ne peux pas dire que «In C» est ma composition préférée, mais comme une grande partie créative est laissée aux interprètes, certaines versions valent mieux que d'autres. Une des plus reconnue et intéressante reste celle de l'Infonie (Mantra), enregistrée en 1970 sous la direction de Walter Boudreau. La versions d'AMT est considérée comme «l'enfant terrible» des interprétations mais mon ignorance en théorie musicale ne em permet pas de comprendre vraiment pourquoi... Il paraît qu'ils ont joué cette pièce lors d'un festival à l'honneur de Terry Riley et que leur performance a été accueillie de façon mitigée par le public, qui s'attendait plus à du minimalisme contemporain...

Le plus récent disque est donc une suite logique de «In C». Avec quatre pièces intitulées «In 0», «In A», «In Z» et «In infinity», on peut voir où tout ça se dirige. Je n'étais pas sûr de vouloir acheter ce disque et c'est la description que m'en a fait le claviériste Higashi Hiroshi qui m'a convaincu: «This one is like, hum...dance music.» Ouin, ooookkaaayyy... Pas super «dance music» mais un album vraiment excitant où les électroniques dominent et qui souligne le retour de Cotton Casino. Comme on peut s'y attendre, c'est des pièces répétitives, droney mais comme AMT sait les faire; avec de la disto en masse, du drums enragé, pleins de claviers (une nouveauté) et un bassiste complètement dément. Je tiens à souligner que c'est lui qui m'a le plus impressionné lors du show. Tsuyama Atsushi est malade, son jeu de basse précis et faisant preuve d'une grande virtuosité. Il jouait non seulement de la basse mais il chantait aussi, jouait de la guitare acoustique et de la clarinette (ou tarogato?). J'imagine que c'est lui qui joue le saxophone (ou clarinette) en introduction de la pièce «In infinity» que je déduis comme clin d'oeil à «Dorian Reed» de Riley ou à ses explorations avec saxophone et time-lag accumulator sur «Poppy Nogood». Un disque vraiment halluciné,intense et écoutable, bien différent des sorties que j'appréciais habituellement d'Acid Mothers Temple, soit leurs albums un peu plus «folk» («La Novia» et «Mantra of Love», entres autres).

Je vais porter mon t-shirt fièrement.



1 commentaire:

  1. Il y a 1 an, lors d'un festival, j'ai eu la chance de voir Acid Mother Temple en concert sur Nantes. Juste avant eux j'ai également pu voir No Age. Le concert de No Age était vraiment très bon mais le groupe avait l'air de trouver le public un peu trop calme à leur goût.

    Le début du concert de AMT était vraiment bon également, très rock psychédélique, mais au bout d'un moment ils ont commencé a se perdre dans d'interminables solos de guitare et là j'ai totalement décroché. Je me suis même barré avant la fin (la première fois de ma vie que je fais ça) parce que j'était crevé et que je bossais le lendemain matin.

    Je ne connais pas bien Terry Riley, juste Rainbow In Curved Air dont j'avais trouvé le vinyle pour presque rien (3 ou 4 euros il me semble) dans une foire aux disques. Je ne l'ai pas réécouté depuis longtemps (il est chez mes parents) mais j'ai été profondément marqué par ce disque. Je l'avais acheté un peu au hasard sans n'avoir jamais rien écouté de Terry Riley ou de qui que ce soit d'affilié à la musique minimale ou répétitive et le choc fut assez violent (dans le bon sens du terme).

    Tracks est vraiment une putain d'émission ! Dommage qu'elle passe toujours tard le soir.

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