mardi 17 avril 2012

Cursillistas: "Observe Ember Weeks" (L'Animaux Tryst Field Recordings, 2012)


Une des découvertes musicales qui m'a le plus marquée, est sans contredit l'oeuvre de Matt Valentine et d'Erika Elder. Lorsque j'ai eu vent de leur musique, c'était sous le nom de MV & EE Medecine Show. À ce moment, j'ai été exposé à un folk parfois improvisé souvent suintant d'effets, et me permettant de découvrir de nombreux artistes associés à leurs parutions. Faire l'énumération des disque qui m'ont marqué serait fastidieux car ceux-ci ont fait paraître sur leur propre étiquette une multitude de cd-r dont la plupart sont dignes d'intérêts. au départ, ils utilisaient comme marque de commerce "Heroine Celestial Agriculture " sur leur label Child Of Microtones et cette appellation m'est restée, surtout car elle me semblait convenir parfaitement à la musique que je découvrais à chaque nouvelle sorties. Alors que le Hip-Hop nous servait une musique Chopped & Screwed bourrée au sirop, le folk vivait sa propre intoxication aux opiacés avec MV & EE. Mais le délire était somme toute différent; pas vraiment de ralentissement, ni de réarrangements mais plutôt un enregistrement lo-fi, des pédales d'écho, de reverb et de delay montées au maximum, rappelant avec nostalgie une époque pas si lointaine.



Il n'est pas surprenant donc de retrouver Matt Lajoie (l'homme derrière Cursillistas)comme collaborateur régulier de Valentine avec le groupe Bummer Road et plus récemment Herbcraft. Les deux partagent une esthétique et une sensibilité similaire, combinée avec un goût pour l'expérimentation. C'est sur le label Digitalis, que j'ai eu connaissance pour la première fois de Cursillistas, ayant fait paraître l'excellent disque "Wasp Stings The Last Bitter Flavor" en 2008. Il nous présentait sur ce disque un folk sombre, bourdonnant de basses fréquences. Depuis, quelques parutions obscures et inaccessibles, épuisées trop rapidement.



Sur "Observe Ember Weeks", Lajoie conserve la même recette et mélange le Dilaudid à sa mixture de racines pour créer cet effet hypnotique et catatonique particulier à cette mouvance de folk psychédélique. Les morceaux se déploient lentement, une note à la fois, superposant les nappes sonores sur un 4 tracks parfois saturé. La voix et les instruments sont liquéfiés par les effets à différents degrés et les mots sont souvent inaudibles.Le chant fantomatique de Lajoie invite l'auditeur à un degré d'attention différent, reconnaissant la langue et certains mots mais incapable d'en faire du sens. Du moins, le sens n'est pas donné au regard; il mérite réflexion, réécoute et une attention orientée sur la phonétique des mots. Les pièces les plus réussies sont celles présentant un côté rythmique et une structure plus apparente, ajoutant une touche rétro (i.e. la tambourine) qui contextualise l'ensemble. Superbe vinyle sorti sur le propre label de Lajoie avec une pochette sérigraphiée, 225 copies seulement. L'Animaux Tryst Field Recordings



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