jeudi 6 mai 2010

Ashtray Navigations: «Four Raga Moods» (Ikuisuus, 2006)


Suite à une écoute inspirante et une critique élogieuse d'une des plus récentes parutions d'Ashtray Navigations, je me devais de redécouvrir l'abondant catalogue musical de Phil Todd, l'homme derrière ces explorations du cendrier.

«Four Raga Moods» avait échappé à mon radar et en lisant les descriptions de cet album, je me suis convaincu que c'était tout à fait pour moi, d'autant plus que le titre m'était prédestiné. On peut se douter du type de flots sur lesquels navigue Todd; une mer brumeuse, à l'odeur de souffre, sous laquelle se trouvent des bouches volcaniques menaçant d'exploser à tout moment. Mais c'est aussi une mer chimique, un peu comme ces fontaines qu'on retrouve dans les bric-à-brac chinois, celles qui au contact de l'air vont produire une sorte de gaz fumigène,gaz qu'on dit innofensif mais que personne ne prendrait la chance d'inhaler. Par contre, les fumées d'Ashtray Navigations ne sont pas innofensives.

Sur ce disque, Phil Todd fait appel à quelques invités : Ben Reynolds, Pete Nolan (de GHQ), Chris Hladowski, Alex Neilson (Trembling Bells, Directing Hand...), Andy Jarvis, Matt Cairns et Melanie Delaney. Phil Todd est bien inscrit dans la scène expérimentale de Glasgow et est probablement un des artistes issu de cette scène le plus laissé pour compte mais somme toute le plus intéressant. Les quatres pièces composant ce «Four Raga Moods» sont hautement intoxiquantes et nous entraînent dans un monde surréel. Une écoute attentive, complète est vouée à nous amener dans un ailleurs et cette qualité se retrouve dans les différentes sorties de Phil Todd, ce qui en fait, à mon avis, de la grande musique.

Malgré la présence d'invités de marques, c'est la pièce solo de Todd «Hey Sunflower Motherfucker» qui se détache du lot. Un tapis de noise, de drones, couvert d'un jeu de guitare vaguement orientalisant, suivi d'un apex de drums et de sons distorsionnés font de cette pièce le morceau de résistance de ce disque. Soulignons aussi «The Pete Nolan Effect», qui dure plus de 30 minutes et s'avère une sublime pièce transcendantale de noise, casios cheaps, guitares, moog et une pléthore d'instruments contribuant à un sublime magma sonore. C'est une formule simple, reprise un peu tout le long du disque, mais très efficace. On a droit a un juste équilibre entre noise, psychédélisme et mélodies, l'esthétique lo-fi faisant plus pencher vers le noise. Une musique contemplative, résolument moderne.

1 commentaire:

  1. belle écriture
    du dedans
    qui nous détache
    brasser les cartes
    jouer
    bric-à-brac
    buffet chinois
    mer brumeuse
    odeur de souffre
    bouches volcaniques
    mer chimique
    fontaines
    sous la loupe,
    musique
    ...en avant

    Note : le mot de passe est ovelhjam.

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